Dès l’origine, le budget européen a incarné une forme de solidarité car les États membres ont mis en commun des ressources qui n’étaient pas seule- ment dédiées au fonctionnement administratif de l’Europe mais qui autorisaient aussi la mise en œuvre de politiques fondatrices et emblématiques telles que la politique régionale ou la politique agricole commune. Certes, le budget de l’Union européenne a toujours été modeste et il le reste : il s’élève à environ 140 milliards d’euros, alors que la somme des budgets nationaux des 28 États membres se chiffre à plus de 6 500 milliards d’euros. Il porte néanmoins en lui une charge symbolique importante, car il constitue une manifestation concrète du lien établi entre les États membres de l’Europe. Toutefois, de plus en plus intégratrices, les Communautés puis l’Union ont subi de multiples crises: des crises politiques, sous l’influence notamment des mouvements politiques eurosceptiques, des crises financières, conséquence entre autres de la crise économique, des crises migratoires, et elles sont aujourd’hui confrontées à la difficile gestion des frontières. Le vote du Royaume-Uni le 23 juin dernier est venu, une nouvelle fois, bousculer et fragiliser la construction européenne en posant à nouveau la question des solidarités et plus spécifique- ment au plan financier. A l’occasion de ce colloque, universitaires, responsables politiques et fonctionnaires européens vont tenter de dresser un état des lieux de la solidarité financière européenne tout en s’interrogeant sur l’avenir de l’Europe, de son budget et de son projet.