L'Argentine constitue le second marché électrique d'Amérique du Sud. Quarante pourcent des 100.000 Gigawatts heure consommés sont toutefois destinés à l'approvisionnement de la région métropolitaine de Buenos Aires (Agence internationale de l'Energie, 2010) pour la consommation domestique de ses 12 millions d'habitants et ses activités économiques. Pour parvenir à répondre à une demande sans cesse croissante, la métropole s'est équipée d'une centrale nucléaire (une autre est en cours d'achèvement) et de centrales thermiques utilisant des méthodes modernes pour produire de l'électricité à partir du gaz naturel. Malgré ses infrastructures efficaces, la région métropolitaine de Buenos Aires n'est pas autonome et doit importer de l'énergie produite dans d'autres régions du pays. Cette pratique n'est pas nouvelle et les infrastructures de production, notamment la production hydroélectrique a même parfois été pensée pour l'approvisionnement métropolitain sans chercher à assurer l'approvisionnement des territoires locaux. Les processus d'intégration régionale qui se mettent en place à l'échelle du pays viennent aujourd'hui affecter les grands enjeux métropolitains. Cet article cherche à montrer, à travers l'exemple de l'énergie, la place prise par les différents niveaux de gouvernement qui viennent interroger aussi bien les enjeux énergétiques de cette grande région métropolitaine, mais également les questions relatives à l'équité territoriale. Les formes d'approvisionnement énergétique de la région capitale et les impacts territoriaux locaux de la plus grande retenue hydroélectrique du pays nous permettront ainsi d'aborder les questions de gouvernance de l'énergie en Argentine.