Le dynamisme littoral de la Baie d’Akkar (Liban nord) : impacts des facteurs naturels et anthropiques
Résumé
In Lebanon, environmental, economic, and demographic challenges are mainly concentrated along the coastline. This observation is particularly relevant for Akkar Bay, a 13 km long coastal area located in the north of the country, between the Al-Kabir (demarcating the northern border with Syria) and the Al-Bared rivers. This coastline consists of sandy and pebble beaches and small rocky and sandy cliffs. It has undergone various changes due to human activity and natural processes.To understand the dynamic of this coastline, it is crucial to trace the historical evolution of the shoreline, marking the border between land and sea. In this context, a study was carried out to assess the evolution of the Akkar coastline over different periods (1962-2019). This analysis involved the delineation of the shoreline by photointerpretation of aerial photographs from 1962 and satellite images from 1994, 2005, 2012, and 2019. The study used the DSAS (Digital Shoreline Analysis System) tool integrated into ArcGIS. Using the freely available DSAS 5.1 extension allowed for comparing shoreline positions at different periods and for producing a statistical description of coastal dynamics by period (erosion, accretion, stability).The results indicate a marked trend in coastal erosion between 1962 and 2019, with an average rate of retreat of 2 meters per year. However, this erosion is not uniform across sectors or periods, mainly influenced by hydrodynamic forces such as submersions and floods and by human activities such as sand extraction. The sandy beaches, located primarily in the northern part of the Akkar coastline, are the most vulnerable to this erosion. Conversely, the relatively stable areas of the coastline are found in the southern part and are protected by riprap and breakwaters. The construction of the Al-Abdeh port in 1985 also favored the development of accretion zones.
Au Liban, les défis environnementaux, économiques et démographiques se concentrent principalement le long du littoral. Ce constat est particulièrement pertinent pour la baie d’Akkar, une zone côtière de 13 km de long située dans le nord du pays, entre les rivières Al-Kabir (délimitant la frontière nord avec la Syrie) et Al-Bared. Ce littoral se compose de plages de sable et de galets, ainsi que de petites falaises rocheuses et sableuses. Il a subi divers changements dus à l’activité humaine et aux processus naturels.Pour appréhender la dynamique de ce littoral, il est crucial de retracer l’évolution historique de la ligne de rivage, marquant la frontière entre la terre et la mer. Dans cette optique, cette étude a été menée pour évaluer l’évolution du littoral d’Akkar entre 1962 et 2019. Cette analyse a impliqué la vectorisation des lignes de rivage par photo-interprétation des photos aériennes datant de 1962, et des images satellites de 1994, 2005, 2012 et 2019. L’étude a été réalisée en utilisant l’outil DSAS (Digital Shoreline Analysis System) intégré dans ArcGIS. L’utilisation de l’extension DSAS 5.1, disponible en accès libre, a permis de comparer les positions de la ligne de rivage à différentes périodes et de produire une description statistique de la dynamique côtière par période (érosion, accrétion, stabilité).Les résultats indiquent une tendance marquée à l’érosion du littoral entre 1962 et 2019, avec une vitesse moyenne de recul de 2 mètres par an. Cette érosion n’est cependant pas uniforme selon les secteurs ni les périodes, étant principalement influencée par des forces hydrodynamiques telles que les submersions et les inondations, ainsi que par des activités humaines comme l’extraction de sable. Les plages sableuses, situées principalement dans la partie nord du littoral d’Akkar, sont les plus vulnérables à cette érosion. En revanche, les zones relativement stables du littoral se trouvent dans la partie sud et sont protégées par des enrochements et des digues. La construction du port d’Al-Abdeh en 1985 a également favorisé le développement de zones d’accrétion.