Le site dit « du Calvaire » désigne une éminence naturelle localisée au centre de l’actuelle ville de Montbrison, et dont un calvaire, aménagé au premiers tiers du XIXe siècle, occupe aujourd’hui encore le sommet. Dominant les alentours d’une cinquantaine de mètres, cette butte basaltique fut choisie à la fin du XIe siècle par les comtes de Forez pour y implanter un castellum. Siège de la résidence comtale, la ville de Montbrison devint ainsi la capitale administrative et économique du Forez. Le site a subi de nombreux remaniements, et ce depuis le XVIIe siècle au moins ; il n’y subsiste plus aucun vestige visible qui puisse être clairement rattaché au château primitif. Un seul édifice évoque encore le souvenir du dispositif castral médiéval au promeneur : le bâtiment oriental de l’actuelle propriété Ponchon, dite « Tour des prisons », élevée à la fin du Moyen Age. Les tracés concentriques des deux enceintes castrales qui furent successivement aménagées apparaissent cependant plus ou moins lisibles dans le tissu urbain actuel. La première enceinte, d’une centaine de mètres de diamètre, a été implantée à mi-pente des flancs du dyke basaltique. Elle correspondait aux actuelles rues Saint-Aubrin, du Calvaire, de la Providence et des Visitandines. De courts segments en ont été mis au jour et documentés au nord et à l’est, lors de trois opérations archéologiques. Des portions de mur conservées en élévation lui sont également associées, notamment au sud. La seconde enceinte, correspond à une extension du castellum. Elle délimite une emprise d’environ deux cent mètres de diamètre, englobant la quasi-totalité de l’éminence basaltique. Cette seconde enceinte suivait le tracé des actuelles rues Claude Henrys, de la Barrière, impasse des Fours Banaux et boulevard Duguet. Des segments de rempart demeurent visibles, notamment sur le flanc oriental, au niveau du boulevard Duguet, où s’élèvent encore quatre tours semi-circulaires, qui semblent cependant correspondre à une reconstruction de l’extrême fin du Moyen Age. Malgré la quasi inexistence de données archéologiques, la tour circulaire dite "Tour de la barrière", à l’ouest, pourrait ainsi constituer le vestige le plus ancien de cette seconde enceinte. Après avoir rappelé succinctement quelques données historiques, nous ferons un état des connaissances archéologiques concernant ce site, pour finalement tenter d’en établir une synthèse. En annexe, des fiches rassemblent des observations de terrain effectuées sur des éléments sélectionnés en fonction de leur intérêt propre, ou de leur localisation sur le tracé supposé des enceintes respectives.