Ancré dans les pratiques islamiques et communautaires traditionnelles, le système de protection sociale marocain s’est transformé au fil du temps, influencé par les dynamiques historiques ainsi que par les modèles bismarckien et keynésien. Depuis l’Indépendance, le Maroc s’attèle à réformer l’héritage inégalitaire de la période coloniale afin de favoriser un développement équilibré sur les plans social et économique. Cependant, les politiques d’ajustement structurel des années 1980 ont fragilisé le système, exacerbant les inégalités et laissant les nonsalariés et les populations vulnérables en marge de la protection sociale. Au début des années 2000, des réformes majeures ont été introduites pour élargir la couverture sociale, notamment avec l’Assurance Maladie Obligatoire (2005) et le Régime d’Assistance Médicale (2011). Bien que ces initiatives aient permis des avancées notables, elles ont révélé des défis persistants en matière de financement et de gouvernance, compromettant la viabilité à long terme du système. L'objectif est d'évaluer dans quelle mesure ces réformes successives, ont permis de répondre aux besoins croissants de la population, tout en identifiant les limites de ces dispositifs en matière de financement, de gouvernance et d’équité. La méthodologie adoptée repose sur une recherche documentaire approfondie et une revue théorique servant de cadre analytique. Elle combine une analyse historique et critique des transformations du système de protection sociale marocain avec une évaluation des politiques publiques mises en œuvre. Cette approche mobilise des données qualitatives et quantitatives pour explorer les objectifs, les impacts et les limites des réformes, en mettant en lumière les interactions complexes entre les orientations politiques, les contraintes socio-économiques et les attentes des bénéficiaires.