Souvent disposés sur des crêtes ou des rebords de plateaux, nombre de tumulus allongés du Néolithique moyen attirent le regard, et parfois de très loin. Nous avions aussi attiré l’attention à l’occasion d’articles précédents sur l’ampleur des aménagements paysagers qui, au plus proche de masses tumulaires construites en élévation, contribuent également tant à la monumentalisation des lieux qu’à la matérialisation d’un projet architectural toujours un peu singulier. L’un des deux tumulus allongés de la nécropole de Péré a souvent été pris pour exemple. L’accent avait été mis sur la présence de carrières latérales et de marches calcaires aux abords du tumulus C, ici façonnées de façon à participer à des effets de correction optique. En , de nouvelles tranchées effectuées dans ces carrières ont révélé l’existence d’un nivellement des rejets d’extraction afin de créer comme un large parvis autour du monument dont l’élévation se trouve exacerbée par la hauteur des fronts de taille ou autres structures creusées dans la roche, plus encore que nous l’avions imaginé jusqu’à présent. Au-delà s’étend le domaine de larges puits circulaires mobilisés pour l’extraction de matériaux de construction supplémentaires, sans doute un peu à l’image de ceux récemment découverts par prospection géophysique au pied des tumulus de Tusson, en Charente. Dans tous les cas, de telles considérations ne sauraient éluder la présence d’autres monuments adjacents. À Prissé-la-Charrière, la masse du tumulus A est parallèle à celle du monument de 100 m de longueur déjà cité : en topographie, cette masse tumulaire est plus courte et un peu plus haute que celle du tumulus C. Bien que remarquablement conservée en élévation, cette masse tumulaire semble comme tronquée dans sa partie occidentale, et présente sur ses flancs est et sud des cônes de rejets pouvant être liés à des puits d’extraction. Le tumulus C a fait l’objet d’une fouille exhaustive qu’il n’est pas question de chercher à reproduire sur cet autre monument adjacent. Dès lors, le recours à des méthodes d’exploration non invasives prend ici tout son sens. Le résultat des prospections géophysiques menées sur le tumulus A permet de retrouver les limites du monument ainsi que certains éléments de sa structure interne. Ces résultats sont discutés dans la perspective de ses implications quant à l’histoire de cette nécropole mégalithique en particulier, voire plus largement encore.