Comment rendre compte de la complexité des relations vécues entre les humains du passé et les autres animaux avec lesquels ils ont coexisté ? Comment dépasser la réflexion en termes d’espèces biologiques pour mieux percevoir l’existence d’individualités animales ? Comment, en somme, redécouvrir les manières de faire société avec la faune ou, plus exactement, avec certains de ses représentants, au détriment d’autres ? Formulé au tournant du XXIe siècle par le philosophe Dominique Lestel, le concept de « communauté hybride » a joué un rôle pionnier dans la consolidation de ces interrogations au sein des sciences humaines et sociales, en mettant l’accent sur l’importance du « partage d’intérêts, d’affects et de sens » entre humains et non-humains. À l’heure où l’urgence écologique impose de repenser nos rapports au vivant, cet ouvrage propose, pour la première fois, une exploration panoramique des « communautés hybrides » dans le temps long, de la Préhistoire à nos jours. En parcourant des contributions issues de l’archéozoologie, de l’histoire et l’histoire de l’art, de l’anthropologie et de la sociologie, en dialogue avec la biologie, l’écologie et l’éthologie, le lecteur est invité à un croisement des regards entre disciplines et spécialités autour d’un enjeu commun : l’intégration des animaux au cœur même des sociétés humaines.