Nous présentons une pédagogie alternative, assez nouvellement implantée en France, dans un contexte essentiellement non scolaire. La pédagogie par la nature (PPN), pratiquée dans des écoles de la forêt, permet à des enfants de fréquenter un milieu naturel de manière régulière et répétée, en étant accompagnés par des pédagogues. Nous questionnons l’apport de cette pédagogie pour une éducation scientifique, et utilisons pour notre investigation deux cadres didactiques : le modèle praxéologique (Chevallard, 1999) ainsi que le concept de rapport au vivant (Dell’Angelo-Sauvage, 2008). Notre corpus de données se compose de cinq ouvrages ressources, de huit entretiens avec des pédagogues et de cinq terrains d’observations. Nous montrons notamment que si l’institution scolaire française favorise un rapport cognitif au vivant, l’institution de la PPN est susceptible de construire chez les enfants un rapport de type affectif, notamment par le contact sensoriel, l’échange et la protection envers le vivant et la nature. Nous montrons également que les savoirs scientifiques qui pourraient être abordés dans les activités proposés aux enfants, appartiennent surtout au domaine de l’écologie, ainsi qu’à la phylogénie par l’intermédiaire de l’identification des espèces. Nous discutons alors de l’intérêt de rendre conscients les pédagogues de ces potentialités d’apprentissages pour les enfants, ainsi que des perspectives pour favoriser cette pratique à l’école, en informant comment faire classe dehors peut venir nourrir des apprentissages scientifiques.