L'article explore la notion de "pratiques spatiales insurgentes" et leur lien avec les espaces de résistance, qu'il appelle "hétérotopies", inspirées de la pensée de Henri Lefebvre. Le texte débute par un historique de la participation populaire dans la planification urbaine au Brésil, depuis le Mouvement National pour la Réforme Urbaine des années 1960, jusqu'aux processus participatifs massifs qui ont marqué la politique urbaine brésilienne après 2003. Cependant, ces processus ont rencontré de nombreuses résistances, notamment des élites locales et du capital privé, qui ont dénaturé ou manipulé les mécanismes de participation. En réponse à ces échecs, des pratiques spatiales alternatives ont émergé, telles que l'occupation de terrains ou la création d'espaces publics non autorisés, comme formes de contestation. Ces pratiques visent à transformer l'espace urbain en un lieu d'émancipation et de lutte contre l'hégémonie néolibérale. L’article établit un parallèle entre les pratiques insurgentes et les hétérotopies de Lefebvre, en mettant en évidence leur rôle dans la création d'espaces différenciés et contre-hegémoniques, où les populations marginalisées cherchent à s'approprier la ville en dehors des logiques capitalistes. Ces résistances, observées à Florianópolis, montrent qu'il est possible de créer une ville alternative, plus inclusive et équitable, par le biais de pratiques spatiales collectives et auto-organisées.