Exposition et exhortation : deux facettes du discours écologique
Résumé
“Argumentative discourse aims at influencing the opinions, attitudes or behaviour of an addressee or an audience by making a statement credible or acceptable” (Adam, 1992: 116). There are however different ways of reaching this goal as will be shown in a collection of varied internet videos. This paper proposes an analysis of two styles present in ecological discourse which can be expositive in nature but can also be closer to exhortation as environmentalists wish to urge people and governments to act on the issue of global warming. A difference of multimodal complexity and/or intensity is observed between the two styles.Expository discourse will be shown to be expressed in speech with the use of examples and explanations of processes and systems. Renaming and defining is very much present in this type of discourse. Prosodically close to pedagogical discourse, expository discourse is typically uttered with greater emphasis. Multimodally, this type of discourse relies on visual resources (slideshow, maps, etc.) and speakers’ gestures mostly include three types: discourse organisation gestures, pointing to visual resources, and representational gestures (McNeill, 2005) which illustrate the verbal content in speech and may even complement other types of visuals.For its part, exhortation will be shown to be expressed by hyperbolic speech (Druetta, 2015a; Ferré, 2014), metaphor and contrasts. Beat prosody is also more present in this type of discourse, accented syllables being closer to each other and more often pronounced with emphatic prosody: syllable lengthening, but also higher pitch, as well as potentially larger pitch movements and higher speech amplitude (Brenier et al., 2005; Herment-Dujardin & Hirst, 2003; Simon & Grobet, 2005). Prosodic beats are regularly accompanied by beat gestures (Biau & Soto-Faraco, 2013; Dimitrova et al., 2016; Ferré, 2019) while contrasting viewpoints can be expressed in hand gestures being performed in different parts of the speaker’s personal space (McNeill et al., 1993).
« Un discours argumentatif vise à influencer les opinions, les attitudes ou les comportements d’un interlocuteur ou d’un public en rendant une déclaration crédible ou acceptable » (Adam, 1992 : 116). Il existe cependant différentes manières d’atteindre cet objectif, comme le montre une collection de vidéos variées collectées sur Internet. Cet article propose une analyse de deux styles présents dans les discours écologiques qui peuvent être de nature expositive, mais qui peuvent aussi se rapprocher de l’exhortation, les écologistes souhaitant inciter les gouvernements à agir sur la question du réchauffement climatique. Une différence de complexité et/ou d’intensité multimodale est observée entre les deux styles.L’analyse qualitative développée dans cet article montre que le discours expositif s’exprime par l’utilisation de nombreux exemples et d’explications sur les processus et les systèmes. Les reformulations et les définitions ne sont pas rares dans ce type de discours. Prosodiquement proche du discours pédagogique, le discours expositif peut être prononcé avec des accents emphatiques. Sur le plan multimodal, ce style discursif s’appuie sur des ressources visuelles (diaporama, cartes, etc.) et la gestuelle des locuteurs comprend principalement trois types de gestes : des gestes d’organisation du discours, des pointages vers des supports visuels, et des gestes représentationnels (McNeill, 2005) qui illustrent le contenu verbal du discours et peuvent même compléter d’autres types de visuels.Pour sa part, l’exhortation s’exprime plutôt par un recours à l’hyperbole (Druetta, 2015a ; Ferré, 2014), à la métaphore et aux contrastes. La scansion prosodique est également présente dans ce type de discours, les syllabes accentuées sont plus rapprochées que dans la parole non scandée. Elles sont également emphatiques et prononcées avec un allongement syllabique, mais aussi une hauteur intonative plus élevée, éventuellement un mouvement intonatif plus important ainsi qu’une intensité plus élevée (Brenier et al., 2005 ; Herment-Dujardin & Hirst, 2003 ; Simon & Grobet, 2005). La scansion rythmique est régulièrement accompagnée de gestes de battement (Biau & Soto-Faraco, 2013 ; Dimitrova et al., 2016 ; Ferré, 2019), tandis que des points de vue contrastés sont fréquemment exprimés par des gestes de la main effectués dans différentes parties de l’espace personnel du locuteur (McNeill et al., 1993).
