Les vestiges mis au jour au lieu-dit Carrière Migeon, sur la commune de Lantenne-Vertière (département du Doubs), appartiennent pour la plupart à un site rural. Ce dernier est situé dans une région proche de la capitale de cité, Vesontio, mais en dehors des grandes axes reliant la capitale aux premiers vicus environnant. La présence à cet endroit de trois bâtiments, déjà mis en évidence lors du diagnostic réalisé en 2004 par S. Canterelle (INRAP), appartenant à un établissement rural gallo-romain a pu être confirmée. La société Archeodunum SA a réalisé une opération de fouilles préventive sur le territoire communal de Lantenne-Vertière (Doubs, 25), au lieu-dit Carrière Migeon ou Grandes Haies durant les mois de février à mai 2009. Cette opération anticipe l’extension d’une carrière d’argile sur une nouvelle parcelle appartenant à Wienerberger SAS (maître d’ouvrage). Cette nouvelle exploitation de matière première a conduit le SRA de Franche-Comté à prescrire une fouille d’archéologie préventive. Cette dernière a permis de mettre en évidence sur une grande surface (env. 16 000 m² ), un ensemble de trois bâtiments d’époque romaine situé sur le flanc ouest d’une colline. Un sanctuaire rural gallo-romain découvert et fouillé à la fin des années 80 par G. Barbet et H. Laurent, se situe dans une aire à proximité. Les périodes les plus précoces mises en évidence durant l’opération datent des Ier et IIe siècle ap. J.-C. Ces vestiges, perturbés par les occupations ultérieures sont cependant mal caractérisés. De plus, de la céramique protohistorique résiduelle a été également découverte indiquant une occupation encore plus précoce qui n’a pas été mise en évidence sur la zone. Néanmoins, le diagnostic de 2004 a révélé la présence d’un silo daté du premier âge du fer. Les trois bâtiments découverts appartiennent vraisemblablement à un établissement rural construit au début du IIIe siècle de notre ère. La fouille a pu confirmer la hiérarchisation entre un bâtiment d’habitat et deux annexes vouées aux travaux agricoles. L’abandon de l’édifice principal n’a pas pu être mis en évidence, mais l’absence de mobilier du IVe siècle semble indiquer que l’occupation n’a pas perduré au-delà de cette date. Du mobilier datant du haut Moyen Age (Ve -VIIe siècle) a pourtant été récolté sur la zone marquant une possible réoccupation du site. L’arasement des niveaux supérieurs n’a pas permis de déterminer cette occupation. De nombreuses autres structures ont également pu être mises en évidence lors de cette opération. Toutefois, la faible couverture végétale présente sur les vestiges n’a conservé que les substructures les plus profondes. Les aménagements de surface ayant disparus, la plupart de ces structures n’ont pas pu être clairement identifiées.