"Un extrémiste de droite notoire ne peut pas rendre la justice en Allemagne". Mise en perspective historique des débats actuels autour de la loyauté constitutionnelle des magistrats allemands - Archive ouverte HAL
Chapitre D'ouvrage Année : 2024

"Un extrémiste de droite notoire ne peut pas rendre la justice en Allemagne". Mise en perspective historique des débats actuels autour de la loyauté constitutionnelle des magistrats allemands

Résumé

Im Zuge des Aufstiegs der extremen Rechten und aufsehenerregender Kontroversen um AfD-Richter ist die Frage der „Verfassungstreue“ der Richter und darüber hinaus der Beamten kürzlich in den Mittelpunkt der öffentlichen Debatte gerückt. Dies geschieht jedoch nicht zum ersten Mal: Bereits in der Weimarer Republik war es der Fall, so wie in der unmittelbaren Nachkriegszeit, als sich das Konzept der „streitbaren“ oder „wehrhaften Demokratie" durchsetzte, oder auch im Zuge des berüchtigten „Radikalenerlasses“ von 1972. Eine historische Perspektive, welche diese vergangenen Erfahrungen und ihre Verarbeitung durch die politischen und juristischen Akteure einbezieht, ermöglicht – so die hier vertretene These – ein besseres Verständnis der heutigen Debatten. Zu diesem Zweck befasst sich der Beitrag mit der Renaissance zweier Rechtsinstrumente, von denen das eine diskreditiert und das andere in Vergessenheit geraten war: die so genannte Regelanfrage beim Verfassungsschutz, die mit den Auswüchsen des Radikalenerlasses gegen Mitglieder linksradikaler und kommunistischer Gruppen verbunden bleibt und heute als Mittel zur Bekämpfung der rechtsradikalen Gefahr betrachtet wird, und die Richteranklage, die es ermöglicht, im Falle der Verletzung von Verfassungsgrundsätzen einen amtierenden Richter zu entlassen. Über einige Akzentverschiebungen und Richtungswechsel hinaus legt die zwar noch weiterzuführende Analyse eine auffällige Beständigkeit der Frontlinien zutage.
In the context of the rise of the far right and in the wake of controversies surrounding judges who are members of the AfD, the question of the "constitutional fidelity" of judges, and more generally of civil servants, has recently arouse public debate in Germany. However, this is not the first time this has happened: it was already the case under the Weimar Republic, as well as after 1945, when the concept of "militant democracy" came to the fore, or at the time of the infamous “Anti-Radical-Decree” (Radikalenerlass) of 1972. This contribution aims at showing that an historical perspective that incorporates these past experiences and their processing by political and legal actors enables a better understanding of today’s debates. To this end, it focuses on the recent reactivation of two legal instruments, one of which has been discredited and the other almost forgotten: the so-called Regelanfrage, a “routine enquiry” using intelligence agency’s databases, which remains associated with the excesses of the “Radikalenerlass” against the far left and is now mobilized against a danger from the far right,, and the Richteranklage, which makes it possible to dismiss a judge if he violates constitutional principles. The analysis, which still needs to be deepened and broadened, reveals beyond some inflexions a striking constancy of the front lines in these debates.
Dans le sillage de la montée de l’extrême-droite et de controverses autour de juges membres de l’AfD, la question de la « loyauté constitutionnelle » des magistrats, et au-delà des fonctionnaires, s’est récemment invitée dans le débat public en Allemagne. Ce n’est cependant pas la première fois : ce fut déjà le cas sous la République de Weimar, dans l’immédiat après-guerre, où s’imposa le concept de « démocratie combative », ou encore au moment du fameux « décret sur les extrémistes » (Radikalenerlass) de 1972. Cette contribution tente de montrer que la compréhension des débats actuels passe par une mise en perspective historique intégrant ces expériences passées et leur métabolisation par les acteurs politiques et juridiques jusqu’à aujourd’hui. Elle se concentre pour cela sur la réactivation récente de deux instruments juridiques pourtant discrédité pour l’un et tombé dans l’oubli pour l’autre : la Regelanfrage, l’enquête systématique auprès des services de renseignement, qui reste associée aux dérives du Radikalenerlass contre l’extrême-gauche, et est aujourd’hui mobilisée contre un danger issu de l’extrême-droite, et la Richteranklage, permettant de révoquer un juge en cas de violation des principes constitutionnels. Au-delà de certaines inflexions, cette première analyse, qui appelle à être approfondie et élargie, met en évidence une permanence assez frappante des lignes de front dans ces débats.
Fichier non déposé

Dates et versions

Identifiants

  • HAL Id : hal-04792139 , version 1

Citer

Nathalie Le Bouëdec. "Un extrémiste de droite notoire ne peut pas rendre la justice en Allemagne". Mise en perspective historique des débats actuels autour de la loyauté constitutionnelle des magistrats allemands. Agathe Bernier-Monod; Etienne Dubslaff; Valérie Dubslaff; Elisa Goudin-Steinmann. L'Allemagne et au-delà. Questionner les dynamiques nationales et transnationales, Franz Steiner Verlag, pp.113-125, 2024, Schriftenreihe des Deutsch-Französischen Historikerkomitees, 978-3-515-13619-8. ⟨hal-04792139⟩

Collections

UNIV-BOURGOGNE TIL
0 Consultations
0 Téléchargements

Partager

More