De nombreux écrits relatent notre rapport de plus en plus proche des dispositifs technologiques, dès lors, comment qualifier notre façon de voir le monde à travers ces filtres technologiques ? Nous proposons dans cet article une réflexion sur les transformations qu’opère le numérique dans le corps et le corps social en termes de perception. Pour rendre au mieux compte de ces transformations, il nous semble qu’une double approche serait tout indiquée pour répondre à ces enjeux. La première relève de la phénoménologie et est la plus indiquée pour explorer et comprendre comment les individus donnent du sens à leurs perceptions. Il s’agit également de voir comment celles-ci sont modifiées par la sphère marchande en générant des espaces isolés, fragmentés, fracturés. La deuxième relève de l’anthropologie numérique en convoquant le champ des sciences de l’information communication, afin de qualifier ce que la culture numérique modifie de notre relation au monde et comment nos pratiques façonnent les objets du quotidien et nos différentes relations. En nous appuyant sur le concept de « quasi-objet » de Michel Serres (1981), nous analyserons des cas qui nous permettront de mettre en lumière les concepts d’hybridité et de clivage assez révélateur des transformations de la culture numérique.