S’inscrivant au croisement de la sociologie et de la géographie des sciences (Maisonobe et al., 2016 ; Bataille et al., 2019) et des travaux portant sur la dimension politique des savoirs géologiques (Bobette et Adam, 2021), la recherche menée par les intervenants consiste en la socio-histoire d’un sous-champ de la géologie française : la géologie du plateau tibétain. Depuis la réouverture de la Chine dans les années 80, la géologie française s’est en effet saisie de cet espace pour contribuer à le constituer en terrain scientifique. Des partenariats internationaux, des séjours de terrain, des encadrements de thèses, des trajectoires de carrières et un nombre croissant de publications attestent de l’émergence et de l’évolution du plateau tibétain comme objet scientifique. Or, conduire des activités scientifiques sur un tel espace n’est pas neutre, d’un point de vue culturel, social et politique. Il s’agira alors de comprendre à la fois les conditions sociales de possibilités de la construction de cet objet, les manières d’y travailler, les débats scientifiques qu’il suscite et les effets potentiels sur les carrières des chercheuses et chercheurs impliqués. Pour cela, Pierre-Oliver et Pierre mobilisent des méthodes quantitatives (trajectoire spatio-temporelle de réseaux de publications, bibliométrie des toponymes, etc) et qualitative (entretiens semi-directifs, littérature grise, etc). La communication vise à présenter les résultats intermédiaires de cette recherche menée depuis 2021.