Apparus au cours du Cambrien moyen (Miaolingien), les stylophores (cornutes, mitrates) représentent l’un des constituants majeurs des faunes d’échinodermes autour de la limite Cambrien-Ordovicien, avant la diversification des crinoïdes. Sévèrement affectés par la crise hirnantienne, ils ne représentent par la suite qu’un élément mineur des assemblages benthiques au cours du Siluro-Dévonien. Les mitrates paranacystides forment, avec les anomalocystitides et les peltocystides, l’un des trois clades de stylophores ayant survécu à l’extinction fini-ordovicienne. Malgré un nombre réduit d’espèces décrites (Afrique du Sud, Argentine, Australie, Brésil), les paranacystides siluro-dévoniens ont longtemps été considérés comme des formes caractéristiques de la province malvino-caffre (hautes latitudes de l’hémisphère sud) (Caster, 1954; Haude, 1995; Ruta, 1997; Ruta & Jell, 1999). Néanmoins, au cours des 25 dernières années, la découverte de restes de paranacystides siluro-dévoniens dans d’autres régions (Allemagne, France, Suède) et la ré-interprétation de formes jusqu’alors énigmatiques (République tchèque) semblent suggérer une distribution paléobiogéographique nettement plus vaste et une diversité insoupçonnée pour ce groupe de mitrates. A l’extrémité occidentale du Massif armoricain (rade de Brest, Finistère), la Formation de Kerbelec (Givétien moyen) a livré les restes les plus récents attribués à ce clade de stylophores (Lefebvre, 2000). La morphologie de ce dernier représentant connu des paranacystides suggère de fortes affinités avec Dalejocystis casteri (Eifélien, République tchèque) et plusieurs formes encore non décrites du Dévonien inférieur d’Allemagne et d’Amérique du Sud (Bolivie).