[ CR de lecture ] - Bouglé-Moalic (Anne-Sarah) – Le vote des Françaises. Cent ans de débats. 1848-1944 . – Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012 (Archives du féminisme). 362 p. Sources. Bibliogr. Index - Archive ouverte HAL
Article Dans Une Revue (Compte-Rendu De Lecture) Revue Française de Science Politique Année : 2014

[ CR de lecture ] - Bouglé-Moalic (Anne-Sarah) – Le vote des Françaises. Cent ans de débats. 1848-1944 . – Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012 (Archives du féminisme). 362 p. Sources. Bibliogr. Index

Résumé

Le vote des Françaises traces the history of the suffragist debates which, between 1848 and 1944, led to the ‘emergence’ of political equality between men and women. The first part, entitled ‘La République sans les femmes: identités de genre et représentation politique au XIXème siècle’ (The Republic without women: gender identities and political representation in the nineteenth century), presents a detailed picture of the suffragist debates between the Second and early Third Republics, and shows the extent to which the role played by certain ‘petrolheads’ at the time of the Commune helped to surround the women's cause with an aura of scandal. This is particularly clear from an analysis of the articles published in Le Temps: open to women's rights since the early 1860s, the paper took a real turning point, a ‘conservative backlash’ from 1870 onwards. Yet, contrary to this thesis, the period is also presented as marked by a ‘hegemonic thinking’ indifferent to the ‘women's question’, notably by the concern to maintain a ‘stability in gender relations’ ‘fundamental to the construction of new institutions’. Between scandal and indifference, it is difficult to determine which was more detrimental to the feminist cause, especially as it seems to have made progress in spite of everything, as shown by the translation - in the year of its publication in the United States -, the positive reception by the press, and then the republication, between 1869 and 1876, of John Stuart Mill's On the Subjection of Women. The second part, entitled ‘Associating women: the republican recognition of women's roles’, is devoted to the period from 1896, the date of the first international feminist congress in favour of political equality, to 1919, the year of the first vote by the Assembly in favour of women's suffrage. The third part, entitled ‘L'intégration des femmes à la République: étape nécessaire et contestée de la démocratie’ (Women's integration into the Republic: a necessary but contested stage in democracy), covers the period from the end of the First World War to 1944, when women were granted the right to vote. Well documented, the book offers a valuable insight into the suffragist debates of a period that is still relatively unknown in the history of women's suffrage. It does, however, suffer from methodological flaws that weaken its scope.
Le vote des Françaises retrace l'histoire des débats « suffragistes » qui, entre 1848 et 1944, ont permis le « surgissement » de l'égalité politique entre les hommes et les femmes. La première partie, intitulée « La République sans les femmes : identités de genre et représentation politique au XIXème siècle », présente un tableau précis des débats « suffragistes » entre la IIème et les débuts de la IIIème République, et montre combien le rôle joué par certaines « pétroleuses », au moment de la Commune, a contribué à entourer la cause des femmes d'une aura de scandale. C'est très visible notamment à travers l'analyse des articles publiés dans Le Temps : ouvert aux droits des femmes depuis le début des années 1860, le journal opère un véritable tournant, un « backlash conservateur » à partir de 1870. Pourtant, à rebours de cette thèse, la période est également présentée comme marquée par une « pensée hégémonique » indifférente à la « question des femmes », notamment par le souci de maintenir une « stabilité dans les rapports de genre » « fondamentale à la construction de nouvelles institutions ». Entre scandale et indifférence, il est difficile de déterminer ce qui a le plus joué contre la cause féministe, d'autant qu’il semble bien qu'elle progresse malgré tout ; en témoigne la traduction – dès l'année de sa parution aux Etats-Unis –, la bonne réception par la presse, puis la réédition, entre 1869 et 1876, de l'ouvrage de John Stuart Mill, De l'assujettissement des femmes. La deuxième partie, intitulée « Associer les femmes : la reconnaissance républicaine des rôles féminins », est consacrée à la période qui court de 1896, date du premier congrès féministe international favorable à l'égalité politique, à 1919, année du premier vote de l'Assemblée en faveur d'un droit de suffrage pour les femmes. La troisième partie, intitulée « L'intégration des femmes à la République : étape nécessaire et contestée de la démocratie », porte sur la période qui s'étend de la fin de la première guerre mondiale à l'année 1944 qui voit les femmes accéder au droit de suffrage. Bien documenté, l'ouvrage offre une plongée précieuse dans les débats suffragistes d'une période encore assez peu connue de l'histoire du vote des femmes. Il souffre cependant de défauts de méthode qui en affaiblissent la portée.
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Anne Verjus. [ CR de lecture ] - Bouglé-Moalic (Anne-Sarah) – Le vote des Françaises. Cent ans de débats. 1848-1944 . – Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012 (Archives du féminisme). 362 p. Sources. Bibliogr. Index. Revue Française de Science Politique, 2014, 64 (5), ⟨10.3917/rfsp.645.0987⟩. ⟨hal-04762829⟩
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