Contrôler les populations de moustiques vise à réduire leur nombre à un niveau acceptable pour l’humain, c’est-à-dire où les piqûres ne posent pas d'inconfort et le risque de transmission de maladies reste bas. Pour ce faire, il est essentiel de restreindre leur reproduction en supprimant leurs sites de ponte et de développement larvaire. Ces lieux, appelés "gîtes larvaires," sont, en ce qui cocnerne les moustiques présents dans les atolls de Polynésie française (Aedes sp. et Culex sp.) des réservoirs d’eau stagnante, qu’il s’agisse de petits contenants ou de grandes étendues d’eau douce. La lutte anti-larvaire, utilisée à Tiputa (atoll de Rangiroa, archipel des Tuamotu), cible spécifiquement les larves en empêchant la ponte des adultes, en limitant la croissance des larves et en bloquant la sortie de gîtes des moustiques adultes. À Tiputa, diverses méthodes de contrôle des gîtes d'eau (bouchage des entrées de citerne de stockage d'eau avec des moustiquaires, utilisation de poissons larvivores, utilisatoipn de billes de polystyrene dans certains types de gîtes, utilisation raisonnée d'abate etc...) ont permis de réduire significativement les populations de moustiques et d'obtenir des résultats durables, même si certains traitements nécessitent des renouvellements périodiques. Cette approche s’est avérée plus efficace et durable que les méthodes ciblant les moustiques adultes. Ce manuel technique présente les méthodes anti-larvaires mises en œuvre à Tiputa de manière accessible aux habitants, en omettant les aspects trop techniques pour le rendre compréhensible aux personnes non spécialisées dans la lutte contre les moustiques.