L’un des indicateurs d’un territoire en déclin, et a fortiori d’un territoire industriel, est la dégradation de la situation de l’emploi, en quantité et en qualité. Si à première vue, les acteurs locaux sont condamnés à subir cette dégradation – les décisions les plus marquantes en matière d’emploi étant souvent prises à d’autres échelles territoriales –, une réflexion plus approfondie sur la nature de l’entreprise et sa responsabilité vis-à-vis du territoire d’implantation conduit à une conclusion tout autre : la situation de l’emploi fait partie des communs du territoire et à ce titre, peut être l’objet de plans d’action à cette échelle. Ces plans d’action concourent souvent à préserver les arrangements explicites ou implicites conclus entre les acteurs de la relation d’emploi au niveau local – et donc à limiter la dégradation de l’emploi, notamment en quantité. Ils s’apparentent à une revitalisation lorsque les arrangements locaux concernant l’emploi et le travail se renouvellent, ce qui s’opère généralement à la faveur des crises. Ce renouvellement des rapports entre les acteurs locaux de la relation d’emploi se traduit par des conditions d’emploi et de travail considérées comme acceptables par les parties prenantes, sans qu’elles soient toujours objectivement meilleures que dans la situation antérieure. Cela signifie que la revitalisation peut s’opérer sans que les indicateurs en matière d’emploi – ou d’autres indicateurs – s’améliorent sensiblement. C’est le regard que portent les acteurs locaux – qui estiment que le trouble est résolu – et la stabilisation des compromis trouvés qui scellent l’émergence d’un nouveau système territorial.