Sébastien Fleuriel, Jean-François Goubet, Stéphan Mierzejewski, Manuel Schotté (dir.), Ce qu’incorporer veut dire , Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Épistémologie des sciences sociales », 2021, 284 p.
Résumé
Cet ouvrage collectif synthétise une partie des actes du séminaire « Les disciplines corporelles » de l'axe « Épistémologie des sciences de l'homme » de la Maison européenne des sciences de l'homme et de la société de Lille. Dans une volonté d'interdisciplinarité très stimulante, croisant sociologie, philosophie et anthropologie, les auteurs et autrices montrent tout au long de cet ouvrage ce que les corps intègrent comme usages, techniques, seuils de sensibilité, classements, principes d'appréciation etc., c'est-à-dire ce que recouvre le concept d'incorporation du social. L'ancrage théorique est résolument inspiré de Pierre Bourdieu, Les méditations pascaliennes (1997) ayant servi de base de lecture pour l'élaboration de ce travail. L'idée directrice d'apprentissage par corps développée dans l'ouvrage de Bourdieu est reprise ici, impliquant l'articulation dans les travaux présentés entre l'individuel et le collectif, l'objectif et le subjectif ou encore la nature et la culture. Chacun des 10 chapitres montre à sa manière l'incorporation sous toutes ses coutures, de sorte à définir précisément ses usages et ses limites, et ne pas en faire une notion fourre-tout qui risquerait d'être discréditée. Il y a en effet de multiples enjeux à redonner de l'importance à « la dimension incorporée du social » (p. 263) face à certains courants en sociologie qui s'opposent parfois frontalement à l'idée même d'un passé incorporé. « On ne peut en effet pas faire comme si chaque individu n'apportait pas, dans chaque situation,