Re-enactment in the age of socio-ecological transition: a focus on scripted and recreated heritage, destroyed or difficult to access
Le re-enactement à l’ère de la transition socio- écologique : zoom sur le patrimoine scripté et recréé, détruit ou difficile d’accès
Résumé
In this article, the growing importance of re-enactment or historical reinterpretation in the preservation and enhancement of cultural heritage is explored at a time of significant socio-ecological and technological change. Historical reinterpretation involves recreating events, cultural practices or works in their original context. Digital and artificial intelligence technologies (3D scanning, virtual reality (VR) or augmented reality (AR)) make it possible to recreate historical environments and cultural objects with exceptional fidelity while preserving precise copies of these elements, thus offering a solution for protecting them from oblivion. In this respect, these reconstructions are particularly relevant for heritage destroyed by armed conflict, natural disasters or repressive policies (e.g. the Palmyra Project). In the context of the socio-ecological transition, the question of sustainable practices to minimize the ecological footprint, but also to enhance decolonial discourses, are opportunities to mediate on environmental issues, but also to rethink museum practices. Finally, the article attempts to see, through an analysis of the exhibitions Behind the game at the Gaîté Lyrique and « Cités millénaires » at the « Institut du monde arabe » presented between 2018 and 2019 in Paris, whether the virtual and AI, in the context of conservation, transition and inclusion, opens up prospects for transforming museum practices or, on the contrary, reinforces acquired habits for preserving and disseminating heritage that has been prevented?
Dans cet article, l’importance croissante du re-enactment ou réinterprétation historique dans la préservation et la valorisation du patrimoine culturel est explorée à une époque marquée par des changements socio-écologiques et technologiques significatifs. La réinterprétation historique implique la recréation d’événements, de pratiques culturelles ou d'œuvres dans leur contexte original. Les technologies numériques et de l’intelligence artificielle (la numérisation 3D, la réalité virtuelle (RV) ou la réalité augmentée (RA) permettent de recréer des environnements historiques et des objets culturels avec une fidélité exceptionnelle tout en préservant des copies précises de ces éléments, offrant ainsi une solution pour les protéger de l'oubli. À cet égard, ces reconstitutions sont particulièrement pertinentes pour les patrimoines détruits par des conflits armés, des catastrophes naturelles ou des politiques répressives (ex. le Projet Palmyra ). Dans le contexte de la transition socio-écologique, la question des pratiques durables pour minimiser l’empreinte écologique, mais également pour valoriser les discours décoloniaux, sont des occasions de médiations sur les enjeux environnementaux, mais aussi de repenser les pratiques muséales. Finalement, l’article tente de questionner, à travers l’analyse des expositions « Behind the game » de la Gaîté Lyrique et « Cités millénaires » de l'Institut du monde arabe présentées entre 2018 et 2019 à Paris, le rôle du virtuel et l’IA, dans le contexte de la conservation, la transition écologique et de l’inclusion, et s’il ouvre des perspectives pour transformer les pratiques muséales ou au contraire renforce les habitudes acquises pour préserver et diffuser le patrimoine empêché.