Le parcours de vie des Mineurs Non Accompagnés (MNA) est complexe. Ces jeunes, arrivant sans famille sur le territoire français, ont des profils d’apprentissage hétérogènes et multifactoriels. Leur histoire et trajectoire de vie peuvent interagir avec le processus d’apprentissage (Bourgeois & Nizet, 2005) attendu par l’Education Nationale. Lors de ma recherche doctorale qui portait sur l’étude des profils d’élèves Non ou Peu Scolarisés Antérieurement (NSA/PSA) à leur arrivée en France et leur entrée dans l’alphabétisation avec une approche inductive et multimodale, j’ai mis en exergue, par sérendipité, la place de la vulnérabilité des MNA dans leurs apprentissages. Pourquoi ces jeunes, pourtant pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) peuvent être considérés comme vulnérables ? A quel(s) moment(s) se considèrent-ils, eux, comme vulnérables ? Comment cette vulnérabilité se manifeste-t-elle en classe ? Pour répondre à ces questions, je m’appuie pour cette communication sur des données relevées auprès de jeunes MNA-NSA de 16 à 18 ans scolarisés en lycée dans un dispositif adapté. Je me focalise plus spécifiquement sur l’engagement dans la scolarité et les changements de postures d’apprenants (Bucheton & Soulé, 2009) en faisant le lien avec leurs trajectoires d’apprentissage (Porquier, 1995) leur parcours de vie antérieur, actuel et prévisible tel que nous pouvons le percevoir.