Vieille-Toulouse, au sud de l’actuelle métropole toulousaine, occupe une place privilégiée parmi les oppida de la fin de l’âge du Fer. Depuis plus d’un siècle, l’agglomération gauloise a été l’objet de nombreuses opérations archéologiques qui ont notamment mis au jour plus d’une centaine de puits. Ceux-ci avaient été interprétés comme des tombes, une thèse récemment écartée au profit de l’hypothèse de puits à eau. Parmi ces puits, au moins cinq ont livré des cuvelages en bois, dont le puits 65 composé de plus de 90 planches et daté entre la fin du IIe siècle et le 1er tiers du Ier siècle av. J.-C. Parmi ces planches, seulement 37 pièces ont été localisées avec certitude. Dans le cadre d’un travail de master, il a été proposé de compléter les travaux menés par M. Vidal dans les années 1980 par une nouvelle étude combinant deux approches complémentaires : la morpho-technique et la dendrochronologie. Cette approche interdisciplinaire bénéficiant de l’évolution récente des disciplines qui étudient le bois appréhende (1) l’objet ligneux en tant qu’artefact façonné par l’humain, (2) les pièces de bois en tant qu’ensemble chronologique et archives climatiques (3) en tant que témoins d’un écosystème forestier passé disparu. Cette double approche permet donc de considérer à la fois les écosystèmes forestiers, les modalités et stratégies d’approvisionnement en bois, la gestion de la ressource et les gestes techniques liés à la fabrication et la maintenance des cuvelages des puits à eau de l’agglomération de Vieille-Toulouse.