Et pourtant, elles pensent. À propos d’une théorie littéraire féminine à la Belle Époque - Archive ouverte HAL
Article Dans Une Revue Fabula / Les colloques Année : 2023

And yet women think. About a female literary theory in the Belle Époque

Et pourtant, elles pensent. À propos d’une théorie littéraire féminine à la Belle Époque

Résumé

Critics and historiographers have generally refused to recognise the existence of a literary theory among women writers, notably during the Belle Époque. This refusal is partly explained by the influence of social gender relations, and the will to make theory a last bastion for men, in resistance to the entrance of more women in the literary world. But it is also effectively based on the limited presence of an explicit theory in their writings. Adopting a revised and expanded definition of literary theory certainly makes it possible to find elements of it among women writers. Still, we hesitate to refer to them as a female literary theory. At the time, women were not making much of a claim to such a theory and, above all, the usefulness of a theory for literature was contested by leading writers, both women and men. What was really at stake was the recognition of reflexive critical thinking among women writers, a notion that was difficult to admit when some writers saw the feminine as a source of literary renewal and used female figures in their works to mediate male reflexivity.
La critique et l’historiographie ont généralement refusé de reconnaître une théorie littéraire chez les écrivaines, notamment de la Belle Époque. Ce refus s’explique en partie par le poids des rapports sociaux de genre, et la volonté de faire de la théorie un ultime bastion masculin, dans une résistance à l’entrée de femmes plus nombreuses en littérature. Mais il repose aussi effectivement sur la faible présence d’une théorie déclarée dans leurs écrits. Adopter une définition revue et élargie de la théorie littéraire permet certes d’en trouver des éléments chez les écrivaines. On hésite cependant à parler à leur propos d’une théorie littéraire féminine. Cette théorie est en effet peu revendiquée alors par des femmes et, surtout, l’utilité d’une théorie pour la littérature se voit contestée par des écrivains importants, femmes et hommes. Le véritable enjeu réside plutôt dans la reconnaissance d’une pensée critique réflexive chez les écrivaines, difficile à admettre alors que certains écrivains voient dans le féminin une source de renouvellement de la littérature, et qu’ils recourent dans leurs œuvres à des figures féminines comme médiations de la réflexivité masculine.

Dates et versions

hal-04738698 , version 1 (15-10-2024)

Identifiants

Citer

Christine Planté. Et pourtant, elles pensent. À propos d’une théorie littéraire féminine à la Belle Époque. Fabula / Les colloques, 2023, ⟨10.58282/colloques.10955⟩. ⟨hal-04738698⟩
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