Véronica est sociologue, Jean-François et Catherine sont écologues. À trois, ils nous offrent le récit d’un dialogue exigeant qui se déploie dans deux directions : du côté de l’interdisciplinarité entre sociologie et écologie d’une part, et entre scientifiques et acteurs de l’eau de l’autre. Ce dialogue s’enracine dans un problème très concret et sur un terrain bien circonscrit. On voit que les cyanobactéries sont des microorganismes réunissant beaucoup de monde. La coordination se construit pas à pas, dans un cheminement très progressif où le terrain joue le rôle à la fois de lieu et d’objet des rendez-vous, et de lieu de concrétisation des différentes étapes de progression dans le dialogue. On voit également que c’est autour de ce terrain et des relations qu’il créée que l’ensemble des acteurs aboutit à une reformulation du projet de départ, en déplaçant les termes du débat et même la place des différents acteurs dans le dispositif de recherche. On voit enfin que la sociologie s’empare du jeu politique qui se manifeste autour du dispositif de recherche pour documenter les résultats, au sens large, du projet.