Le projet de requalification de la Grand Place de Comines a permis d'investir trois secteurs du centre ville. L’investigation sur la Grand-Place (secteur I) a révélé les vestiges du bâti bordant celle-ci au sud-ouest avant les destructions de la Première Guerre. Si les constructions semblent arasées face à l’église, en revanche l’ancien bâti devant l’hôtel de ville est réapparu à faible profondeur sous forme d’un alignement sur un mur gouttereau et plusieurs caves. Un examen précis des maçonneries de briques fait remonter l’état le plus ancien au XVIIe s. et le plus récent à la fin du XIXe s. Deux tranchées au cœur de la Grand-Place ont mis en évidence la séquence stratigraphique médiévale et moderne de la place sur une épaisseur de 2 à 3 m. Le fait archéologique le plus marquant est la dépression en fossé, attesté sur environ 10 m de longueur, située au centre de la place actuelle. Son creusement a recoupé des structures plus anciennes dont un four à cloche et des inhumations installées sur celui-ci après usage. Le remplissage du fossé a lieu dès le bas Moyen Age ; il est suivi d’un aménagement de la place. Cet exhaussement progressif du terrain s’est accompli jusqu’au début de l’époque Moderne, de concert avec le bâti périphérique bien visible sur le plan de Deventer vers 1560. Dans le jardin public (secteur II), la majeure partie du terrain sondé est occupée par une aire de gravats contemporains jusqu’à une profondeur de 1 m. La tranchée 1 a révélé la stratigraphie d’occupation aux abords de l’église actuelle. Sous les poches de remblais ont été repérées plusieurs sépultures du cimetière paroissial et les restes de fondation de son mur d’enclos en briques encore visible de nos jours en limite du jardin public. Le groupe d’inhumations présume d’un développement du cimetière derrière le chœur de l’église où la séquence stratigraphique apparaît conservée dès -1 m du sol actuel. La chronologie des vestiges se place au XVIe s. d’après le peu de mobilier céramique recueilli. Les observations font également ressortir une concentration de structures du bas Moyen Âge et d’époque moderne. Dans le square au sud de l’église (secteur III), le décapage a permis de mettre au jour les restes de murs de l’ancien beffroi ainsi que plusieurs autres constructions adjacentes. On distingue au moins cinq phases de construction entre le XVIe et le XXe s. avec la possibilité de recaler l’évolution du bâti sur les plans anciens de 1812 et 1867. Dans la tranchée principale, un cimetière d’une quarantaine de sépultures immatures comptabilisée est attesté sur 15 m de long et à 2 m de profondeur. Quelques sépultures sont présentes dans la tranchée latérale donnant une largeur minimum de 5 m à cette aire funéraire. La moitié des inhumations se fait en cercueil avec des lignages de bois bien visibles ; le mobilier est pauvre. Un bouton en cuivre, recueilli au niveau d’ouverture des tombes et daté du XIXe s. invite à placer le cimetière dans ce siècle dans un espace de jardin ou cour encadré par des bâtiments visibles sur le cadastre de 1867.