Parmi les princes français qui eurent ou tentèrent d’avoir un rôle politique au temps des Bourbons, le comte de Toulouse constitue à n’en pas douter un cas singulier : non seulement parce que, fils naturel de Louis XIV, il eut à défendre, toute sa vie, son statut de prince légitimé, mais aussi parce qu’il fit le choix, pour ce faire, de s’appuyer sur sa charge d’amiral de France, dont il fut revêtu dès 1683, à l'âge de cinq ans. On considère généralement que ce grand office de la Couronne n'était plus, tel qu'il avait été recréé en 1669, qu’une simple sinécure, procurant prestige et fortune à son possesseur, sans lui permettre pour autant de se mêler des affaires de l’État. Or, loin de se contenter d’un rôle honorifique, le comte de Toulouse fit au contraire le choix de s'investir pleinement dans l'exercice de sa charge, qui devint entre ses mains un puissant levier politique, au service de ses propres intérêts dynastiques.