Cette opération a de nouveau permis de mettre au jour des vestiges du passé dunkerquois. Toutefois, à l’issue de l’opération, les apports à l’histoire et à l’occupation de Dunkerque sont relativement minimes. Cependant, ils confortent une vision de forte densité urbaine déjà acquise lors de précédentes opérations archéologiques. Ces opérations de diagnostic, situées, tout comme celle-ci, dans l’enceinte médiévale et moderne de la ville, avaient mis en exergue une occupation des lieux depuis les XIIIe-XIVe siècles jusqu’à nos jours. Les découvertes réaffirment effectivement cette occupation dans les limites chronologiques déjà fixées. En effet, quatre structures découvertes en partie basse des sondages ont révélé du mobilier céramique pouvant être daté de la seconde moitié du XIIIe siècle ou de la première moitié du XIVe siècle. Ces quelques structures, découvertes dans un espace de moins de 10 m², ne permettent pas de juger de l’agencement et de la cohérence de l’occupation mais seulement de pointer une présence anthropique sur les lieux à cette période. Cette première occupation prend place dans un contexte de sable gris relativement fin et meuble et se situe à la cote altimétrique approximative de 5 m NGF. Le sommet du cordon dunaire à proprement parler, caractérisé par un sable jaune à blanc stérile, pourrait se situer quant à lui entre 4 m et 4,50 m NGF. Postérieurement à cette présence primitive repérée dans l’espace des actuelles tranchées de diagnostic, l’occupation se perpétue comme le montre la présence sporadique de mobilier du XVIe siècle découvert dans quelques bermes de sédiment persistantes entre les maçonneries moderne et contemporaine. Là encore, aucun élément cohérent ne permet de juger, dans le cadre du diagnostic, de l’agencement de l’occupation de l’espace à ces périodes. En effet, la seule cohérence d’occupation qui puisse être restituée sur ce secteur tient dans l’agencement à partir du XVIIIe siècle de maçonneries récentes qui ont en grande partie oblitéré les occupations antérieures par leur densité. Ainsi, en cohérence avec les plans anciens des XVIIIe et XIXe siècle, les rangs de bâtiments bordant ce carrefour entre les rues de la Couronne et des Sœurs Blanches ont été remis au jour. Ces derniers sont pour la plupart bâtis sur sous-sol profond. Ainsi, dès que cela a été possible, ces espaces ont été sondés, et ils ont tous révélé des sols aménagés à des profondeurs de 3,50 à 4 m sous le sol actuel, soit à la cote approximative de 3 m à 3,30 m NGF. Mises en relation avec la cote observée du sommet du cordon dunaire naturel, il est aisé de constater que ces caves, qui représentent plus de 25 % de l’espace sondé, ont irrémédiablement détruit toute stratigraphie ancienne en entamant ce qui peut être considéré comme le terrain naturel sur plus d’un mètre de profondeur. Il reste que, durant cette opération de diagnostic, l’évolution constante de l’habitat moderne et contemporain au sein d’une trame urbaine ancienne fixée depuis au moins le bas Moyen-Âge a pu être constatée tant dans les reprises multiples de murs au sein de l’habitat que par l’évolution des rangs de façades au gré des décisions des édiles et de l’évolution des voiries.