Suite à l’effondrement d’une partie du parement de la Noble Tour, un projet de stabilisation de l’édifice a été déposé par la commune de Lille. L’édifice, classé aux Monuments Historiques, est une tour imposante de 14,7 m de diamètre, flanquée de deux tourelles. L’étude documentaire réalisée en amont contextualise ce site médiéval et attribue son érection dès le début du XVe siècle. La tour orientale dessert encore aujourd’hui les différents espaces par un escalier à vis. La configuration actuelle n’a pas conservé le premier étage. Seuls son accès via un corridor depuis l’escalier et un espace en surplomb au-dessus du rez-de-chaussée, témoignent encore du premier niveau. La tour a été dérasée au niveau de son second étage pour s’adapter aux contingences militaires. L’évolution de la poliorcétique à l’Époque moderne a nécessité l’abaissement des ouvrages défensifs et l’éloignement de l’artillerie à poudre par la mise en place d’ouvrages avancés. L’étude documentaire fait état de ce raccourcissement au XVIe siècle. Ces travaux s’accompagnent du dérasement de la courtine et d’apports de terre pour l’intégrer au système de défense bastionnée de la ville dès la première extension urbaine de 1603-1604. Elle est par la suite totalement emmottée lors des grands travaux sous l’égide de Vauban afin de l’intégrer au système de défense de la ville. Les vestiges observés en élévation ou dans les sous-sols dans le cadre du diagnostic illustrent l’occupation de la parcelle du second Moyen Âge jusqu’à l’Époque contemporaine. Ils sont de nature différente : strates construites, fosses et remblais. L’opération s’est déroulée en trois temps : l’observation des élévations au niveau de la brèche depuis une plateforme ciseau, la réalisation de quatre tranchées au regard des fondations afin de documenter les soubassements et la stratification qui lui est associée, et enfin l’observation de l’intérieur de l’édifice afin de dresser un inventaire des différentes entités archéologiques présentes. Les couches construites médiévales, visibles en fourrure, ont été documentées. La base de l’édifice a été perturbé par l’installation d’éclairage public mais une stratification moderne a été relevée. Ces remblais semblent liés aux premiers apports de terre afin d’élever le talus suite au dérasement de la courtine.