Bien que l’intervention ait principalement mis en évidence les vestiges de l’abbaye Saint-Christophe, une occupation antérieure a été distinguée. Un petit lot de structures en creux associé à un niveau de sol végétalisé correspond aux vestiges d’une occupation domestique carolingienne. Les vestiges de l’abbaye Saint-Christophe fondée en 1039 représentent la quasi-totalité des vestiges repérés pendant le diagnostic. L’abbaye médiévale se concentre principalement autour de l’édifice religieux qui connait trois états entre le XIe et le XVe siècle. Une modification majeure de l’église est établie dans le courant du XIIIe siècle avec un agrandissement de la nef et une adjonction de chapelles au niveau du chœur. Très tôt, l’organisation bipartite de l’abbaye est perceptible, ayant comme pivot l’édifice religieux dédié à la fois au culte paroissial et abbatial. La partie paroissiale est occupée par un vaste cimetière localisée à l’ouest de l’église. La partie conventuelle se développe au sud de l’église et est organisé par la construction d’un imposant bâtiment sur cave. L’abbaye moderne est profondément modifiée. Trois états d’église ont été identifiés avec une phase principale de modification dans le courant du XVIe siècle. L’église est agrandie au profit d’un transfert du cimetière paroissial au nord de l’édifice. Le reste de la parcelle est organisée. Un vaste cloître sur cave est fondé, accolé directement au sud de l’église. Des bâtiments conventuels comme le quartier des hôtes et des aménagements paysagers comme l’aubette de l’abbé sont mis en place. Les plans d’archives sous-entendent de vastes zones de jardins ou potagers qui n’ont pas été observés dans le cadre de cette opération. Y est également figuré un imposant fossé cernant l’abbaye, seul son tracé le plus récent a été repéré dans le cadre du diagnostic. Deux vastes zones artisanales ont été identifiées : une première au nord-ouest de l’emprise et une seconde dans la partie sud de l’emprise. Leur phasage chronologique permet de les mettre en corrélation avec les deux principales phases de travaux de l’abbaye datées des XIIIe et XVIe siècles. Le chœur de l’église est rasé en 1794, le cloître dérasé et les autres bâtiments conventuels en partie démolis. La nef continue d’accueillir le culte paroissial jusqu’en 1900 et le cimetière paroissial est entretenu jusqu’en 1888, date de son transfert à son emplacement actuel. Le reste de la parcelle abbatiale est démantelée au profit de plusieurs propriétaires. Y sont fondées une ferme au nord-ouest de l’emprise, et une importante raffinerie de sucre dans la partie centrale. La fermeture du cimetière et la démolition de l’église closent définitivement le chapitre religieux de la parcelle à la toute fin du XIXe siècle. L’ensemble de l’ancienne parcelle abbatiale est réunie et transformée en un vaste domaine au milieu duquel est implanté un vaste manoir.