Cet article inscrit le retour à des formes principielles, des matières originelles et des techniques de construction ancestrales, auquel on assiste aujourd’hui en architecture, dans une réflexion plus générale sur la nature même de cette dernière. Ce « néo-archaïsme » excède la simple réaction épidermique aux architectures futuristes qui se sont développées ces dernières années. Il exprime de manière radicale certaines propriétés essentielles de l’art d’édifier : donner lieu à une expérience spatiale où le sujet ressent son propre engagement dans le monde en rencontrant le bâtiment dans un face-à-face. Mais comment comprendre la résurgence actuelle de ces pratiques d’initialité, affirmant de manière exacerbée la nature somatico-existentielle de l’architecture en général ? Pourquoi ce besoin contemporain de confirmer l’architecture dans ses dimensions les plus principielles ?