L’historiographie moderne considère depuis les travaux d’E. Ritterling que le IIIe siècle et plus particulièrement le règne de Gallien (260-268) ont vu l’armée romaine renforcer considérablement ses effectifs de cavalerie. Cette réforme serait allée de pair avec la constitution d’une réserve stratégique mobile, initialement stationnée à Milan, qui aurait été capable d’intervenir sur les différents secteurs menacés du territoire impérial. Notre étude montre qu’aucun argument sérieux ne permet d’étayer ces hypothèses trop souvent acceptées comme des évidences. La proportion de cavaliers au sein de l’armée romaine connut une augmentation bien plus importante durant la fin de l’époque républicaine et le début du Haut-Empire. L’apparition de nouveaux corps de troupes durant la seconde moitié du IIIe siècle et l’époque tétrarchique ne doit pas faire illusion : la plupart de ces unités sont probablement issues de détachements prélevés sur des régiments qui existaient déjà durant l’époque sévérienne.