Cet article revient sur le problème de l’origine des tournois équestres (hippika gymnasia) attestés dans l’armée romaine à l’époque impériale. Il part du constat que ces simulacres de combat, décrits en détail par Arrien dans son traité tactique, comportaient de nombreuses manœuvres empruntées aux populations de Gaule et d’Ibérie, principal vivier de recrutement de la cavalerie auxiliaire occidentale à la fin de l’époque républicaine. Les casques à visage métalliques qui étaient portés par les meilleurs cavaliers durant ces manifestations – et qui ont pu être mis au jour sur de nombreux sites archéologiques du Haut-Empire – avaient probablement eux aussi une origine « celtique ». Ils figurent en premier lieu sur des représentations triomphales (monnaies, reliefs…) célébrant des victoires remportées par les Romains contre des peuples celtibériques et gaulois. La mise en évidence du substrat « celtique » des hippika gymnasia amène à écarter une thèse longtemps répandue dans la bibliographie moderne, qui associe le développement de ces tournois à la restauration du lusus Troiae par Auguste.