OTE2CISL: an overtopping breach model developed within the Polder2C's project
Evolution de la salinité dans l'estuaire de la Casamance (Sénégal)
Résumé
The Casamance River estuary, located in southern Senegal, has experienced significant disruptions to its hydrological functioning due to the prolonged drought that affected West Africa between 1968 and 1995. Before the late 1960s, the Casamance River exhibited a "normal" functioning, with freshwater flows persisting even at the onset of the dry season, thereby limiting salinity impacts to the lower reaches of the river. Starting in the 1970s, tidal limits receded, and saltwater intrusion advanced up to Tankanto Escale, located 254 km from the river mouth. Despite improved rainfall conditions since the 2000s, saline intrusions have persisted.
This study, based on historical salinity records and recent observations, analyzes the evolution of these saline intrusions in this fluvio-marine environment. The results reveal a trend of increasing salinity, with a downstream-to-upstream gradient observed since the late 1960s. During the dry season, salinity levels are uniformly high, surpassing even seawater salinity, with pronounced peaks recorded in May and June. Record values of 910, 1870, and 1430 were reported in June 1987 at Soumboundou (200 km from the river mouth), May 1992 at Sobali (223 km), and June 1992 at Tankanto Escale (254 km), respectively.
Since 2015, the highest salinity concentrations (exceeding 1000) have been measured in shallow areas with low water volumes, where evaporation is enhanced. In contrast, salinity levels are less pronounced along the main river course (below 600) up to Diana Malari (217 km) and nearly absent beyond this point. In May 2019, a salinity of 450 was recorded at Sédhiou (165 km), while values exceeding 800 were observed in tributaries such as the Soungrougrou, Kamobeul, and the Baila and Etomé creeks.
These changes have significant consequences for local communities, affecting their livelihoods, particularly fishing and agriculture, as well as the biodiversity of the estuarine ecosystem.
L'estuaire du fleuve Casamance, au Sud du Sénégal, a été fortement perturbé dans son fonctionnement hydrologique en raison de la longue période de sécheresse qui a touché l'Afrique de l'Ouest entre 1968 et 1995. Avant la fin des années 1960, le fleuve Casamance avait un fonctionnement dit « normal ». Les apports d'eau douce subsistaient même en début de saison sèche, limitant ainsi l'impact de la salinité à la partie aval du fleuve. A partir des années 1970, un recul des limites tidales et une remontée des fronts de salinité sont observés jusqu'à Tankonto Escale, à 254 km de l'embouchure. Malgré une amélioration des conditions pluviométriques depuis les années 2000, les remontées salines persistent toujours. Cet article, en se basant sur des données d'archives sur la salinité et des observations récentes, analyse l'évolution de ces remontées salines dans cet environnement fluvio-marin. Les résultats de l'étude révèlent une tendance à l'augmentation de la salinité, avec un gradient aval-amont constaté depuis la fin des années 1960. Durant la saison sèche, les niveaux de salinités sont uniformément élevés, surpassant même ceux de l'eau de mer, avec des pics marqués durant les mois de mai et de juin. Des valeurs records de 910, 1870, et 1430 ont été respectivement enregistrées en juin 1987 à Soumboundou (à 200 km de l'embouchure), en mai 1992 à Sobali (à 223 km) et juin 1992 à Tankanto Escale (à 254 km). Depuis 2015, les plus fortes concentrations de salinité (plus de 1000) sont mesurées dans les zones peu profondes avec un faible volume d'eau favorisant l'évaporation. Elles sont moins prononcées sur le cours principal du fleuve (moins de 600) jusqu'à Diana Malari (à 217 km) et quasi nulles au-delà. En mai 2019, une salinité de 450 est enregistrée à Sédhiou (à 165 km), tandis que des valeurs dépassant les 800 ont été relevées dans des affluents tels que le Soungrougrou, le Kamobeul, les marigots de Baila et d'Etomé. Les conséquences qui en découlent touchent à la fois les communautés locales pour leurs moyens de subsistance notamment la pêche, l'agriculture, ainsi que la biodiversité de l'écosystème estuarien.
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