Mémoire et légitimation maccabéenne : Judas au temps d'Hyrcan dans le Premier Livre des Maccabées
Résumé
The career of John Hyrcanus the Hasmonean constitutes a paradox: he is at the same time the one who delivered Jerusalem to the Seleucids in 132 B.C.E. and the one who led Judea as close as possible to independence, twenty years later. He seems to have used, in the First Book of the Maccabees, the memory of his uncle Judas as a kind of prefiguration of his own actions, in order to make this atypical career seem linear. The comparison of the two characters makes it possible to date the book to the 110s, precisely the time when Hyrcanus began his wars of conquest and definitively renounced his subjection; it makes it possible to highlight the use by the Hasmoneans of an official memory of their dynastic beginnings as a tool of political legitimization.
La carrière de l’Hasmonéen Jean Hyrcan constitue un paradoxe : il est à la fois celui qui a livré Jérusalem aux Séleucides en 132 avant notre ère et celui qui a mené la Judée au plus près de l’indépendance, vingt ans plus tard. Il semble avoir employé, dans le Premier Livre des Maccabées, le souvenir de son oncle Judas comme une sorte de préfiguration de ses propres actions, afin de faire passer pour linéaire ce parcours atypique. La comparaison des deux personnages permet de dater le livre des années 110, justement de l’époque où Hyrcan commence ses guerres de conquête et renonce définitivement à sa sujétion ; elle permet de mettre en évidence l’usage par les Hasmonéens d’une mémoire officielle de leurs débuts dynastiques comme un outil de légitimation politique.
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