Comment dire son syndicalisme ? Sur l’usage de récits autobiographiques de militants CGT
Résumé
This article studies the French CGT trade unionists who sat for the third competitive examination for the Ecole nationale d'administration (1983-1986). During the examination, the candidates were to write an autobiographical account of their militant, professional and school life. This article analyzes these stories, offering two ways of reading them. On the one hand, they can be seen as a testimony of working class life in the 70s and 80s, and on the other, they can be seen as a strategic narrative that serves the objective of passing the ENA entrance exam. Based on these autobiographies, we propose an analysis of the use of archives by sociologists and the blending of historical and sociological methodologies.
Este artículo propone una contribución metodológica a partir de relatos autobiográficos de militantes de la CGT que surgieron en el marco del concurso de la Tercera vía de acceso a la Escuela Nacional de Administración (ENA) (1983-1986). Muestra de qué manera esos relatos pueden ser objeto de una lectura testimonial y estratégica a la vez. Esta doble lectura permite analizar los relatos autobiográficos en su contexto de producción, con la finalidad de comprender lo que expresan tanto de los individuos que los conciben como de las instituciones que los suscitan. En gran medida, este artículo constituye un ejemplo de la forma en que los sociólogos pueden apropiarse de los archivos y de los métodos críticos de las fuentes elaboradas por los historiadores. Asimismo, pretende mostrar la importancia de conjuntar materiales de investigación entre archivos, entrevistas, estadísticas y observaciones.
Cet article propose une contribution méthodologique à partir de récits autobiographiques de militants CGT produits dans le cadre du concours de la Troisième voie d’accès à l’ENA (1983-1986). Il démontre combien ces récits peuvent faire l’objet d’une lecture à la fois testimoniale et stratégique. Cette double lecture permet de penser les récits autobiographiques dans leur contexte de production, afin de cerner ce qu’ils disent à la fois des individus qui les conçoivent et des institutions qui les suscitent. Plus largement, cet article constitue un exemple de la manière dont les sociologues peuvent s’emparer des archives et des méthodes critiques des sources élaborées par les historiens. Il entend également montrer l’intérêt d’un croisement des matériaux d’enquête entre archives, entretiens, statistiques et observations.