Cet article examine dans quelle mesure l’information comptable publiée par les coopératives agricoles permet à leurs associés-coopérateurs d’apprécier si leur rémunération en tant que fournisseur est conforme à une juste répartition de la valeur créée. Cette valeur revient aux agriculteurs via la rétribution de leurs récoltes (acomptes et compléments de prix) et via la fourniture de services et investissements nécessaires à leurs activités par la coopérative. En complément, lorsque la coopérative dégage un bénéfice, elle a la possibilité d’en reverser une partie aux associés-coopérateurs sous forme d’une ristourne (l’équivalent d’un dividende calculé au prorata de la valeur des apports comptabilisés au préalable) ou de doter en réserve non distribuable. A partir d’une étude de 417 coopératives sur la période allant de 2018 à 2021, les différentes modalités de rémunération sont analysées. La distribution des ristournes s’avère régulière, directement corrélée au résultat net de chaque coopérative et relève pour partie d’une logique de complémentarité avec les acomptes et compléments de prix versés au préalable. Elle est cependant sans relation particulière avec des éléments économiques-clés, tels que l’effort d’investissement et l’endettement, et des aspects structurels, tels que le secteur d’activité.