Aujourd’hui, et depuis plusieurs décennies, l'université se trouve dans un contexte d'échec généralisé (OCDE, 2009). En France, 29% des étudiants ont obtenu leur diplôme de licence dans les trois ans (MESRI, 2021). De nombreux chercheurs se sont intéressés aux facteurs qui peuvent améliorer la réussite des étudiants à l’université. La majorité de la littérature scientifique sur ce thème est anglo-saxonne. Dans cette littérature, les effets de facteurs socio-démographiques et psychologiques sur la performance des étudiants ou sur leurs persévérances ont été de nombreuses fois mis en évidence (Richardson, Abraham & Bond, 2012 ; Robbins & al., 2004). Cependant en France les recherches sont bien moins nombreuses. Il convient de mesurer ces facteurs sur une population étudiante française car le fonctionnement des universités françaises et anglo-saxonnes diffère. Ces dernières sont souvent beaucoup plus coûteuses et plus sélectives que les universités françaises. Nous retrouvons ainsi des populations étudiantes différentes. Dans ce travail de recherche, deux études sont menées. L’étude A vise à étudier l’effet des facteurs bien connus de la littérature scientifique anglo-saxonne qui concernent notamment des facteurs socio-démographiques et le passé scolaire des étudiants. Nous nous intéressons, entre autres, à l’effet que peut avoir l’âge, le sexe, le profil boursier, le type de logement, l’activité professionnelle et le passé scolaire sur l’obtention du diplôme, les moyennes des années de licence, le redoublement et la réorientation. Pour étudier ces effets, nous menons deux suivis de cohorte sur les trois années de licence des étudiants de cursus psychologie, droit et sciences. Cette étude permet de vérifier que la littérature scientifique anglo-saxonnes sur la réussite étudiante s’applique aux étudiants français. L’étude B approfondie l’étude des facteurs de la réussite étudiante en mettant en lumière les facteurs psychologiques que nous distinguons en deux catégories : conatif et cognitif. Les facteurs cognitifs concernent l’intelligence, la mémoire de travail et le langage, et les facteurs conatifs mesurés sont la personnalité, le soutien social perçu, le sentiment d’auto-efficacité, la motivation et l’autonomie. Nous avons mesuré ces facteurs auprès d’étudiants de première année de psychologie de l’université d’Aix-Marseille. Dans l’étude de ces facteurs, nous nous intéressons aux poids de chacun sur la réussite étudiante et aussi aux liens existants entre eux. Ces études menées, nous pourrons avoir une compréhension plus importante de ce qui influence la réussite étudiante et cela devrait permettre à plus long terme de créer des aménagements pour améliorer cette réussite.