L’opération de fouille archéologique préventive qui s’est déroulée sur le site de la « ZA Ablis Nord 2 » à Ablis (78) entre le 28 mars et le 20 avril 2022 s’inscrit dans le cadre de l’extension d’une zone d’activité destinée à accueillir une vaste plateforme logistique. La découverte d’un établissement rural antique doté d’un petit bâtiment maçonné lors d’un diagnostic effectué par l’INRAP en 2018 et 2019 a motivé la prescription d’une opération. Celle-ci a concerné une étroite bande de terrain localisée immédiatement au sud du bâtiment, dans un secteur caractérisé par la présence de deux tronçons de fossés. Après un décapage d’une superficie de 1 392 m², quatre portions de structures fossoyées rectilignes ont été mises en évidence. Il s’agit de fossés arasés dont quelques indices témoignent d’un entretien sur le temps long. Localisé à moins de 10 m du bâtiment maçonné (hors emprise), les fossés F.1001/1003 et F.1002 forment l’angle d’un possible enclos contigu à l’établissement rural. Le mobilier collecté dans les niveaux de comblement atteste une occupation entre La Tène finale et le IIIe siècle de notre ère. L’une des particularités de ces structures résident en la présence d’un important dépôt de restes céramiques concentrés sur une longueur globalement inférieure à 8 m. Près de 2000 fragments appartiennent ainsi à 55 individus dont une série de gobelets, des cruches et amphores, ainsi que 27 pots. Bien que tous les vases soient fragmentés, le remontage indique que plusieurs individus sont complets. Quelques-uns portent par ailleurs des traces de lames, suggérant des sacrifices volontaires. Ce dépôt de céramique localisé dans une petite portion de fossés rappelle des vestiges de bornage antique, dont certains auteurs antiques en font l’écho. Toutefois, l’extrême proximité de ces fossés et du bâtiment révélé par le diagnostic ne permet pas d’exclure qu’il s’agisse simplement d’une zone de rejets en lien avec les activités de l’établissement rural. La découverte dans les mêmes horizons de restes métalliques, fauniques et de carporestes plaident par ailleurs en ce sens. Enfin, outre ces linéaires, la fouille a révélé la présence d’une dizaine de structures en creux, dont des trous de poteaux, des fosses et une dépression possiblement d’origine anthropique comblée par des rejets détritiques. L’étroitesse de l’intervention et l’absence de données de fouille sur l’établissement plus au nord constitue malheureusement un frein à la bonne compréhension des vestiges.