La sardine (Sardina pilchardus) est un poisson pélagique aux rôles écologiques, économiques et de santé publique majeurs. Elle occupe une place centrale dans les réseaux trophiques marins, représente une part significative des pêcheries mondiales, et constitue une source majeure, pour l’homme, d’oméga 3 polyinsaturés à longue chaine, dont l’acide docosahexaénoique (DHA). C’est un composant majeur des membranes cellulaires qui assure le bon fonctionnement des mitochondries, cellules et tissus, lui conférant un rôle primordial dans le maintien des fonctions vitales. Il est produit majoritairement par le phytoplancton, dont se nourrit la sardine. Depuis environ 20 ans, l’état de stocks de sardines se dégrade. Ce déclin ne semble pas expliqué par la pêche. Une hypothèse suggèrerait un appauvrissement en DHA dans l’alimentation des sardines. Cet appauvrissement serait lié au réchauffement climatique qui favorisait les communautés phytoplanctoniques pauvres en DHA. L’objectif de cette étude est d’évaluer les conséquences d’une diminution alimentaire en DHA sur les performances mitochondriales des sardines. Une altération des fonctions mitochondriales peut conduire à une plus faible production en ATP, des moins bonnes performances animales et expliquerait le déclin des sardines. Des sardines issues du milieu naturel ont été conditionnées expérimentalement avec un aliment contrôle ou carencé en DHA. Après 6 mois de traitement, les mitochondries cardiaques des sardines carencées utilisent plus d’oxygène pour compenser les fuites de protons, et respirent moins lorsqu’elles produisent de l’ATP. D’avantages d’analyses sont en cours, afin d’évaluer l’effet de cette carence sur la capacité des mitochondries à produire l’ATP.