Les œuvres de Robert « Bob » Flanagan, atteint de la mucoviscidose, sont représentatives de tensions entre création et maladie. Connu pour la transcendance de la douleur et de son inéluctabilité par la pratique (artistique) du masochisme, Flanagan enregistre et chronique sans cesse sa vie. À travers l’étude de son autodénomination, il se construit une identité topique, qui saisit ce qu’il ressent sur le moment. La création et la maladie se rejoignent pour son art : c’est une réelle extension de soi. Les doubles qu’il façonne sont autant de moyens de témoigner de ce qui arrive à son corps. La traduction artistique de sa corporéité est le sujet de la seconde section. Enfin, la mort est une libération de la parole, de ses proches, tout comme de la sienne, à ce sujet. L’intime et la douleur sont dévoyés par Flanagan, et les douleurs intimes se transforment en masochisme public, pour mieux les dépasser.