Les recherches « emploi du temps » sur les pratiques quotidiennes des adultes (Brousse) et les analyses des différents domaines de pratiques amatrices (Donnat ; Didier ; Rufat et al.), confirment cette « société du loisir » annoncée par Dumazedier. En miroir du « semi-loisir » de l’auteur, le loisir des enfants continuent à être un trou noir devant le panorama de recherches polarisées par les questions éducatives, voire scolaires. Cette communication propose de contribuer à pallier ce vide en se penchant sur la représentation du loisir par les enfants, à partir d’une analyse de leur discours sur le concept mais aussi de pratiques quotidiennes qui apparaissent précisément en contre-point de cette représentation. Au détour d’une enquête auprès d’une centaine d’enfants de 9-11 ans sur leurs pratiques en dehors de l’école, les « tâches ménagères » (sic) et autres pratiques d’entretien et de soin sont apparues comme les marqueurs d’une forme de travail pour les enfants. On y retrouve des aspects de pénibilité, de contrainte, de manque d’intérêt ou d’épanouissement, mais aussi parfois de contrepartie économique.Au-delà d’une analyse des différenciations sociales et de genre prolongeant les rares recherches existantes (Court et al. ; Thierry et al.) les analyses permettront de montrer la socialisation des enfants à la notion de loisir, mais aussi de reposer la question du travail indicible des enfants et ce qu’il révèle des conceptions de l’enfance.