La schistosomiase revêt une grande importance médicale et vétérinaire. Malgré la situation critique de la schistosomiase en Afrique subsaharienne, peu d’études épidémiologiques moléculaires ont été réalisées pour déterminer le rôle des animaux dans sa transmission. Au Mali, cela fait plus de trois décennies que la dernière étude moléculaire des schistosomes animaux a été réalisée. Il est désormais urgent d’identifier les souches circulantes du parasite en raison des interactions potentielles avec d’autres espèces de schistosomes, ce qui pourrait compliquer la lutte contre la maladie. Le but de notre travail était d’étudier la composition et la structure génétique des populations de schistosomes collectées chez des bovins. La prévalence des schistosomes était de 23,9 %, celles de Schistosoma bovis ( Sb ) et de S. curassoni ( Sc ) étant respectivement estimées à 12,6 % et 9,8 %. Aucune souche hybride ni S. haematobium n’ont été trouvés. Les parasites présentaient une répartition géographique distincte avec Sb dominant à Bamako (respectivement 78,8 % et 98 % aux Abattoirs Centraux de Bamako et aux Abattoirs de Sabalibougou) et Sc dominant à Kayes (95,3 %). Sur les 476 parasites ayant un profil génétique complet, 60,4 % étaient des Sc purs, et provenaient principalement de Kayes. Nous avons identifié deux clusters au niveau du site (Fst de 0,057 et 0,042 pour Sb et Sc , respectivement). Le groupe 1 était principalement composé de parasites Sb purs et le groupe 2 était principalement composé de parasites Sc purs, provenant respectivement de Bamako et de Kayes. Notre étude montre que la schistosomiase bovine reste endémique au Mali, avec S. bovis and S. curassoni . Une structure génétique robuste entre les différentes populations de schistosomes a été identifiée, comprenant deux groupes basés sur la répartition géographique des parasites.