Les fibules sont des objets fréquemment mobilisés pour l’étude des âges du Fer, car elles sont de bons marqueurs chrono-culturels. L’étude présentée ici propose de les aborder sous un tout autre angle : celui du lien entre ces objets et l’identité des individus qui les portaient. Les fibules possèdent une double fonction, à la fois attache de vêtement et parure, et elles entretiennent un lien étroit avec le costume et le corps de leur porteur·euse. Au regard de leur fréquence dans les contextes funéraires du début du second âge du Fer, c’est leur rôle dans la représentation du genre qu’il s’agira d’interroger, à partir d’un corpus de 196 fibules issues de 176 sépultures mises au jour dans 13 sites répartis sur un grand tiers oriental de la France, entre le Puy-de-Dôme et l’Aisne. En croisant l’analyse des fibules avec les données contextuelles, il est possible d’observer les grandes tendances qui se dessinent quant à l’identité socio-économique des défunt·e·s. La question du genre est ainsi combinée avec les critères d’âge et de statut social pour tenter d’apporter un autre éclairage sur ces pièces, dont les caractéristiques morphotypologiques sont susceptibles de varier en fonction des porteur·euse·s. En tant qu’éléments rendant possible le maintien du costume, les fibules permettent d’aborder la façon dont la culture matérielle partic-ipe de la représentation des identités en contexte funéraire dans le centre-est de la France, à l’aube du second âge du Fer.