Un acte manqué ? L’inclusion des femmes dans l’École de Nancy. 1886-1914 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2024

Un acte manqué ? L’inclusion des femmes dans l’École de Nancy. 1886-1914

Résumé

Si l’École de Nancy fondée en 1901 est un regroupement d’industriels, l’association fédère aussi un ensemble de personnalités liées au monde de l’Art nouveau. Au sein de cette communauté, la collaboratrice de Gallé, Rose Wild, s’inscrit dans l’historiographie récente pour être la seule salariée d’une entreprise de l’École. Pourtant, les autres jeunes filles de sa génération ont pu bénéficier d’un contexte local propice au développement des arts décoratifs féminins. Alors même que les arts décoratifs féminins ont existé à Nancy, la non-intégration des femmes au sein des industries se manifeste comme un acte manqué. L’École des beaux-arts de Nancy apparait comme le centre de formation des artistes d’arts décoratifs nancéiens. De refondation à l’occasion de la réforme Guillaume, cette école professionnelle est ouverte aux femmes en 1888. Bien qu’elles y restent considérées comme des surnuméraires, leur intégration au sein de cours mixtes leur permet de suivre le même enseignement de dessin appliqué que les garçons. Pourtant en manque de main-d’œuvre, les industriels ne cherchent pas à recruter ces jeunes filles diplômées. En conséquence, les arts décoratifs féminins apparaissent tardivement à Nancy, vers 1900. Le développement de ces créations est alors à rapprocher des efforts de l’Union Centrale des Arts décoratifs et de son Comité des Dames qui vise à promouvoir la création d’arts décoratifs à domicile. Ainsi le Comité touche davantage les femmes de la bonne société dont les activités artistiques sont moins sujettes à des impératifs économiques. Dès lors, leurs profils correspondent au concept d’amateur·ices aux préoccupations sérieuses (serious leisure) développé par Robert A. Stebbins . En effet, leurs efforts pour exploiter les réseaux d’expositions locaux afin de recevoir une reconnaissance sociale sont similaires aux stratégies des artisans professionnels. Elles se rabattent vers les instances connexes à l’École plus propices à présenter leurs travaux. Leurs participations aux expositions des sociétés des amis des arts et leur implication dans le Groupe des Artisans Lorrains qui fédère les artistes-artisans marquent une stratégie de contournement telle que définie par Charlotte Fouchez-Zarmanian . Cette communication propose de questionner le rôle des femmes dans le champ des arts décoratifs à Nancy entre les années 1880 et 1914. Il s’agira alors, grâce à des méthodes qualitatives et quantitatives, notamment prosopographiques, d’aborder la notion de serious leisure sous l’angle social des représentations des personnes.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04621409 , version 1 (24-06-2024)

Licence

Identifiants

  • HAL Id : hal-04621409 , version 1

Citer

Lylian Etienne. Un acte manqué ? L’inclusion des femmes dans l’École de Nancy. 1886-1914. Le rôle des femmes dans les arts décoratifs et le design en France (1850 à nos jours), Stephane Laurent; Delphine Girard, Jun 2024, Paris Institut national d’histoire de l’art (INHA, Paris), France. ⟨hal-04621409⟩
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