Ces travaux concernent la problématique d'estimation par modélisation des émissions de polluants atmosphériques du trafic, et en particulier la caractérisation des parcs automobiles en circulation. Une expérimentation a été menée sur une voie urbaine rapide de Grenoble, avec observation du trafic et caractérisation du parc en circulation par caméra vidéo, lecture des plaques d'immatriculation et identification des caractéristiques techniques des Îhicules via le fichier des immatriculations. La technique vidéo pose de nombreuses difficultés mais permet in fine la caractérisation dynamique de la composition du parc local, avec des variations assez sensibles entre les périodes de la journée ou de la semaine. L'analyse des émissions de polluants et de leur sensibilité est effectuée en utilisant 2 approches de calcul et les données expérimentales de trafic et de parc. On observe une forte sensibilité à la composition du trafic et notamment au trafic poids lourds (moins de 5% du trafic mais jusqu'à 30% des émissions de NOx et PM). Les épisodes de congestion représentent jusqu'à 8% du temps (mais près de 50% des heures de pointe), 15% du trafic et 14 à 20% des quantités d'émission. Les facteurs d'émissions (g/veh.km) sont plus éleÎs en congestion, mais les différences restent assez limitées (4 à 30%). La diminution de la congestion apporterait en conséquence et globalement de faibles gains. Les surémissions de démarrage à froid constituent un enjeu important (40 à 50% de l'émission de l'ensemble du trafic pour certains polluants comme CO, et les composés organiques volatils). Avec l'évaporation de carburant et la charge des poids lourds, ces paramètres mal appréhendés en temps et en lieu limitent considérablement la précision des estimations locales d'émissions. La sensibilité des estimations à divers aspects de la composition du parc (trafic de camion, diésélisation, réglementations) et à divers paramètres de calcul notamment la résolution temporelle est également analysée.