Installée à Melun, à proximité de l’angle de la rue de Belle Ombre et de la rue de Dammarie, l’École normale des institutrices, construite entre 1878 et 1880, fait l’objet d’un projet d’aménagement de collège 800. L’opération se situe au sud de l’île Saint-Étienne, à 400 m de la Seine, en rive gauche. Malgré le passage de nombreux réseaux et d’autres difficultés d’accessibilité, comme la présence d’un cèdre remarquable, 14 tranchées ont pu être ouvertes selon des axes nord-sud et est-ouest, pour une superficie totale de 407 m2. L’ensemble des tranchées a livré des vestiges archéologiques se composant majoritairement de murs d’axes nord-sud et est-ouest, ainsi que de puits. Situés parfois sous d’importants niveaux de remblais les vestiges sont relativement arasés, ne préservant que les radiers de fondation et aucun niveau de sol. Les techniques et matériaux de construction, ainsi que le mobilier et notamment la poterie permettent d’identifier des vestiges gallo-romains (Ier-IVe siècle) et de l’Époque Contemporaine. Un puits, trois murs et un caniveau sont associés à l’aménagement du site à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle. Ils participent notamment à l’agencement de l’espace ouvert à l’arrière de la parcelle. L’étude de la poterie permet d’identifier potentiellement trois grandes phases d’occupations d’époque romaine, durant le deuxième quart du Ier siècle, entre la seconde moitié du Ier siècle jusqu’au milieu du IIe siècle et du milieu du IIe siècle jusqu’au début du IVe siècle. Les vestiges gallo-romains, potentiellement associés aux deux premières phases, semblent concernés des bâtiments (murs) et des espaces extérieurs (puits) participants à l’aménagement d’un quartier situé à proximité de l’angle d’un decumanus (rue de Belle Ombre) et d’un cardo (rue de Dammarie). La présence de céramique de préparation et de cuisson, ainsi que de nombreux restes animaux illustrant des activités bouchères et culinaires suggèrent des espaces domestiques. De plus, la découverte d’un mortier et de plaquages en marbre, ainsi que des fragments d’enduits peints laissent supposer un niveau de vie relativement aisé dans cette zone. La dernière phase identifiée par l’étude des tessons de poterie, provenant notamment des niveaux de scellement des vestiges, correspond davantage à une modification de la dynamique d’occupation du site avec le démantèlement ou le remaniement des bâtiments, ainsi qu’un changement de vocation de l’occupation possiblement tournée vers l’artisanat (poterie ?, métallurgie ?).