Le peintre Pacheco qui fut le maître et le beau-père de Velasquez consacra la moitié de sa vie à un livre qui recueillait des modèles de sainteté typiques de la Contre-Réforme. Ce sont des portraits de religieux et de prédicateurs sévillans dont beaucoup appartenaient à un cercle d'érudits de la ville. Le portrait relaie la prédication : regarder les portraits des prédicateurs c'est encore se pénétrer de leurs leçons. Ce sont des portraits accompagnés de devises et d'éléments biographiques où Pacheco célèbre parfois l'érudition mais toujours l'ascétisme et l'élévation morale de ces personnages. Il souligne que de la mortification de la chair et de l'humilité naît la sagesse véritable. II explore une idée de la vertu chrétienne faite d'obéissance exaltée aux injonctions divines telle qu'elle était définie par la Contre-Réforme. Il insiste sur la noblesse et la pureté de ces modèles à une époque où ces deux valeurs faisaient l'objet d'études théologiques, de démonstrations dogmatiques et de prédications. La pureté était notamment abordé à propos de L'Immaculée Conception. Ces thèmes avaient aussi une dimension sociale : la chasse aux morisques et aux nouveaux convertis continuait. Toutefois la sainteté donnait aux personnes aux origines réprouvées, et jusqu'aux enfants trouvés qui embrassaient la carrière ecclésiastique, leurs lettres de noblesse.