Parti à la recherche des récits de voyages à Madagascar au XVIIe siècle, - narrations que l'anthropologue du droit Etienne Le Roy considérait comme essentielles pour "corriger les excès d'interprétation de la période suivante" (in A. Deroche, E. Gasparini, M. Mathieu (dir.), Droits de l'homme et colonies. De la mission de civilisation au droit à l'autodétermination, CERHIIP, XLIV, PUAM, 2017, p. 497) -, ce document présente les perspectives de travail plus amples d'une étude à paraître. Centrée sur l'interrogation d'un droit malgache originel, antérieur à la colonisation française du XVIIe siècle, l'analyse se penche sur les rapports de l'univers juridique malgache au bios, à l'ethos et à l'ethnos comme sources et règles de vie, auxquels le droit coutumier, artifice colonial, finit par se substituer. Au-delà du questionnement légitime sur le formalisme d'apparence européocentrée, et de la place du religieux au regard des enjeux économiques ("le beau prétexte de Religion", derrière "l'espérance du profit & du gain", selon le gouverneur Flacourt, 1658) comme du spirituel dans la construction pré et post-coloniale du champ juridique, c'est donc à une archéologie du droit, en privilégiant l'anthropologie y compris contemporaine comme rétrospective possible, que s'essaie cette investigation dans un passé malgache largement révolu et transformé depuis.