Dispersion et mobilité des Portugais dans la vallée du Zambèze à travers les relations avec le mutapa, souverain shona (1550-1600) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2024

Dispersion et mobilité des Portugais dans la vallée du Zambèze à travers les relations avec le mutapa, souverain shona (1550-1600)

Résumé

La présence portugaise dans la vallée du Zambèze (Mozambique et Zimbabwe actuels) remonte à l’époque moderne, moment où les navigateurs portugais commencent à contourner le continent africain pour rejoindre l’Inde et son commerce prolifique. L’établissement de comptoirs commerciaux au début du XVIe siècle permet de sécuriser la navigation et de développer de nouvelles opportunités commerciales. La vallée du Zambèze est un exemple décentré de ses échanges économiques, captés par les Portugais depuis l’île de Mozambique. Avant l’arrivée des Européens, un commerce transocéanique existe déjà et met en relation différents peuples : les Tonga, dans la vallée du Zambèze, les Shona, sur le plateau aurifère surplombant la rive Sud du Zambèze, les Maraves, au nord du Zambèze, et aussi les Makua, habitant notamment le continent en face de l’île de Mozambique. Les Portugais s’insèrent dans la région, d’abord de façon diffuse, puis de plus en plus formellement. L’emprise de la Couronne portugaise croît au fil des décades. Dans cette communication, je me pencherai tout particulièrement sur la deuxième moitié du XVIe siècle, qui voit une présence portugaise dans la région encore plutôt dispersée et mobile. Les relations politiques et diplomatiques ont déjà été très étudiées par les historiens précédents qui ont proposé des analyses des grands événements et des échanges entre la Couronne portugaise et les principaux seigneurs de la région. Dans cette communication, je me pencherai plutôt sur les relations personnelles qui s’établissent entre les Portugais et les élites dirigeantes shonas à travers deux types d’acteurs portugais que l’on appellerait aujourd’hui : le courtisan et l’ambassadeur. Ces catégories de personnes témoignent d’une dispersion des Portugais dans la vallée du Zambèze et sur le plateau dominé par les Shona. En effet, s’ils témoignent d’une position plutôt privilégiée et unique, à la cour du mutapa, leur existence même et les documents qu’ils ont laissés mettent en évidence des réseaux de Portugais difficilement perceptibles autrement. En réalité, même grâce à ces documents, il n’est pas possible de cerner complètement ces réseaux, qui, à la façon des icebergs, ne laissent émerger qu’une portion congrue de leur totalité. Deux raisons expliquent la difficulté à percevoir ces groupes de personnes : • La dispersion des acteurs portugais sur une zone géographique très étendue. Cette dispersion distend les communications, en les rendant lointaines et peut fréquentes. • La mobilité des acteurs. Ces derniers ne sont pas tous installés, et arpentent la région au gré des caravanes commerciales et des opportunités économiques qui se présentent à eux. Pour étudier ces acteurs portugais, je présenterai deux personnalités qui ont laissé des traces de leur passage dans les sources portugaises. Mon but est de proposer une micro-histoire des relations luso-shona ancrées dans un environnement bien plus large et connectée à des enjeux économiques, politiques et culturels transocéaniques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04587602 , version 1 (24-05-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04587602 , version 1

Citer

Amélie Lemanceau. Dispersion et mobilité des Portugais dans la vallée du Zambèze à travers les relations avec le mutapa, souverain shona (1550-1600). Actualités de la Recherche en Afrique, Institut des Mondes Africains, May 2024, Aubervilliers (Campus Condorcet), France. ⟨hal-04587602⟩
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