How can health status be measured by survey? The complementary approaches of the SHARE survey
Comment mesurer l’état de santé par enquête ? Complémentarité des approches dans l’enquête SHARE
Résumé
La complexité de la mesure de la santé par enquête découle de difficultés conceptuelles et métrologiques. La santé peut être envisagée selon trois dimensions usuelles – santé physique, mentale ou cognitive – et conceptualisée selon plusieurs approches concurrentes – approche biologique, fonctionnelle ou subjective. Sa mesure peut être opérationnalisée par des outils généralistes ou spécifiques, qui s’appuient sur des données déclaratives ou objectives. La littérature a produit de nombreuses échelles de mesure d’état de santé et de qualité de vie, dont la sensibilité varie selon la méthodologie de la collecte (population ciblée, mode d’administration, langue, structure du questionnaire). Des instruments de mesure parcimonieux peuvent être privilégiés pour répondre aux contraintes de taille d’enquête, ainsi le Minimum European Health Module et particulièrement la question d’état de santé perçu qui propose une mesure synthétique de la santé considérée dans sa dimension subjective.
Le contenu de l’enquête Européenne longitudinale SHARE (Survey on Health, Ageing and Retirement in Europe) illustre la richesse des outils utilisés pour couvrir ces différentes conceptions de la santé. Au cours de ses neuf vagues successives depuis 2004, SHARE s’est appuyée sur de nombreuses échelles et questions validées pour la population âgée afin de produire des mesures homogènes dans le temps et comparables à d’autres grandes enquêtes internationales. SHARE intègre également des tests simples soumis aux participants qui objectivent la mesure de la santé physique (force de préhension…) ou cognitive (exercices de mémorisation…). Cette complémentarité de mesures permet d’enrichir les connaissances méthodologiques par la confrontation entre données déclaratives et objectives, voire de corriger les biais d’hétérogénéité inobservable dans l’évaluation subjective de la santé. La pandémie de Covid-19 a nécessité d’intégrer à l’enquête de nouvelles questions sur le repérage de l’infection proprement dite, les comportements de prévention de l’épidémie ou sur ses conséquences en termes d’accès aux soins.
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